La Construction du fameux barrage 23 fait grand bruit dans la République de Nzofoluye. Pourtant jusque-là ce n’est que dans sa phase d’étude préliminaire. La quasi-totalité d’experts constitués essentiellement de vieux sages imperturbables sont unanimes sur le délai d’exécution de travaux. Chose étonnante : c’est l’unique vaste projet qui dérange les fauves amassés le long de la rivière Kalamu.

La particularité pour ce projet est qu’il n’existe pas un appel d’offre. Tout se fait sous l’œil puissant. Je dis bien impuissant de l’Etat. Pas donc besoin d’une course à la montre. Mais la course se fera avec les chevaux cette-fois. Pas n’importe lesquels chevaux, mais ceux avec des pelages susceptibles à faire basculer.

Faudrait dire que les jours fatidiques se pointent à l’horizon… Imbus de leur grande influence, les vieux sages faiseurs de rois rappellent sur la dangerosité de trainer au risque de s’attirer la manne. Quoi ? la foudre allais-je dire.  Leur rôle à Nzofoluye  est celui de veiller à la moralité des Nzofulois, et ce, d’autant qu’ils sont bien réputés pour leur franchise dans la gestion de tous les projets. Principalement concernant les barrages.  

Cette fois-ci il s’agit bien là d’un plan X égal à l’inconnu. Les fauves et les jouisseurs encore dans l’ivresse au lait n’en croient pas leurs yeux. Oh, il est temps de s’émouvoir.  Le chemin est très sinueux pour prétendre  braver la date fatidique. Le moratoire est pourtant lancé par les vieux.

Ces vieux sages n’ont jamais transigé. Ils ont fait chuter plusieurs colons au point d’être les principaux artisans de leur propre ascension. Les tintamarres ne pourront avoir lieu qu’en cas d’un dépassement du délai fixé.

La règle est bien connue : Une fois fini de manger il faut bien se lever. Là, il faudra même se relever et s’en aller. Partir dans toute quiétude et sans gêne.  Surtout ne rien oublier.