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Ordonnance sur l’État d’urgence en RDC : François Nzekuye du PPRD s’interroge sur la « sincérité douteuse » du camp présidentiel

Ordonnance sur l’État d’urgence en RDC : François Nzekuye du PPRD s’interroge sur la « sincérité douteuse » du camp présidentiel

Dans la soirée de mardi, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a donné sa voix au regard de l’ordonnance présidentielle qui paraît très restrictive, au mieux « autoritaire », à l’égard du Parlement. Le député national François Nzekuye, porte-parole de cette formation politique en cette circonstance qu’il juge très peu démocratique, en ce sens que l’ordonnance du président Tshisekedi exige que « seules les questions liées au COVID-19 ne soient traitées » lors de la prochaine session parlementaire. Intervenant sur la radio kinoise Top Congo FM, l’élu assure que d’autres questions seront abordées lors de cette session devant proroger l’Etat d’urgence et qu’ils « feront fi de l’alinéa qui limite les prérogatives » des élus, l’ordonnance du président « n’étant pas au-dessus de la constitution ». Dans sa déclaration obtenue cette soirée par votre rédaction, il détaille le fond de son argumentaire.

« Nous pensons qu’une erreur matérielle s’est glissée dans l’ordonnance demandant la prorogation de l’État d’urgence, parce que nous ne voulons pas croire à un acte intentionnel tendant au non-respect de la séparation des pouvoirs entre le Parlement et l’exécutif. Rappelons-nous qu’en situation nécessitant l’instauration de l’État d’urgence, la constitution en son article 144 alinéa 2 dispose que l’Assemblée nationale et le Sénat se réunissent de plein droit. D’autre part, l’Etat d’urgence n’empêche pas le fonctionnement d’autres institutions, le gouvernement et les cours et tribunaux, de travailler normalement, moyennant le respect de mesures sanitaires. Restreindre les prérogatives constitutionnelles du Parlement est un acte grave et nous conseillons au président de la République de ne pas emprunter ce sentier qui risque de le conduire vers des dérives dictatoriales, qu’il a affirmé heureusement, ne pas être prêt à suivre, il y a quelques mois », explique dans sa déclaration le député FCC.

Pour questionner ensuite, « est-il normal que durant toute une session ordinaire, prévue par la constitution à son article 115, le Parlement n’use d’aucun moyen de contrôle parlementaire sans que des mandataires publics de mauvaise foi n’abusent de leurs pouvoirs pour détourner les deniers publics ou que les parlementaires revenus de vacances parlementaires ne fassent entendre les préoccupations de leurs électeurs aux mandataires publics ? »

Le député national membre du PPRD filtre ici les ratés de la coalition au pouvoir : « il ne se passe pas un mois depuis l’investiture du président de la République et l’installation de deux chambres, sans qu’il n’y ait des pommes de discordes entre le FCC et le CACH son partenaire… »

« En tant que député, membre de la coalition FCC-CACH, j’appelle à une réunion de clarification de l’état de l’accord pour en évaluer le bénéfice mutuel. Nous avons espéré, du côté FCC, que la meilleure manière de gérer le pays dans une situation où le CACH (Cap pour le changement du président Tshisekedi, ndlr) a gagné l’élection présidentielle sans disposer d’une majorité parlementaire et où le FCC (Front commun pour le Congo du prédécesseur du président actuel Joseph Kabila, ndlr) dispose de la majorité parlementaire tant au niveau national que provincial sans avoir gagné l’élection présidentielle, était de former une coalition. Une année et demie après, il y a lieu de s’interroger sur la sincérité des uns et des autres sur la volonté de cheminer ensemble, au moins jusqu’à la fin du mandat et d’en tirer les conséquences qui s’imposent, dans l’intérêt de la République », a-t-il conclu.

Le président congolais a saisi depuis le weekend dernier l’Assemblée nationale et le Sénat pour solliciter une prorogation de l’État d’urgence sanitaire qui en principe expire ce 23 avril. Une ordonnance présidentielle autorisant les deux chambres à se réunir « séparément » pour ne traiter que « les questions liées au COVID-19 » a été lu il y a très peu sur les antennes de la Télévision nationale par son porte-parole. Une posture désapprouvée par les élus membres du parti de Joseph Kabila.

Tony-Antoine Dibendila

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