C’était donc le prix à payer pour que tout redevienne à la normal. La destitution de Jean-Marc Kabund. L’affaire s’est déroulée avec une célérité sans précédent alors que la polémique sur la pétition du député Jean-Jacques Mamba est loin de toucher à son terme. Tout cela se déroule au moment où croupit en prison Vital Kamerhe, principal allié de Félix Tshisekedi. Il fallait donc sacrifier quelqu’un pour que soit calmée la tension. Mais, au nom de l’état de droit.

A quoi aurait donc servi la rencontre tenue quelques heures avant entre Félix Tshisekedi et Jeanine Mabunda, si ce n’est pour que les orientations soient données. C’est fort possible que cette rencontre d’urgence avait pour objectif de faire part au Président Félix Tshisekedi d’autres dessous de carte après ce scénario à la chambre basse du parlement. Lambert Mende, ancien ministre de médias et porte-parole du gouvernement, l’avait pourtant affirmait que le FCC attendait le mot d’ordre de son leader pour se positionner dans cette affaire.

Le député Jean Jacques Mamba est, à quelques exceptions près, l’homme choisi pour jouer ce jeu politique. Sa mise en résidence surveillée n’est rien d’autre qu’une mascarade politique.  Tout va s’arranger dans le calme après sa comparution.

Cette destitution permet aussi à Kabund de continuer son combat en tant que député au sein de cette institution. Cependant, elle met en péril l’avenir de la coalition FCC-CACH, et c’est, d’autant que la méfiance et le désaccord se constituent dans beaucoup de sujets. A l’UDPS, l’heure est présentement à la cherche d’un oiseau rare pour succéder à Kabund. Parmi les critères, faut-il le signaler d’emblée que, la confiance au Chef de l’État à l’image de Jean-Marc Kabund prime au-dessus de tout.

Certes dépouillé, mais le désormais ex premier vice-président de l’Assemblée nationale aura donc le mérite de quelqu’un qui a su garder son indépendance d’esprit, qui malheureusement, était très mal digérée par plusieurs personnes au sein de la coalition FCC-CACH. Autant Kabund gênait par sa présence, autant il devenait insupportable par ses multiples interventions très souvent à l’opposé aux postures prises par la quasi-totalité de membres du bureau de la chambre basse du parlement.

Le Président Félix Tshisekedi a perdu une personne de confiance dans ce bureau de l’Assemblée nationale. Kabund était bien l’œil du Chef. Le Président ai du parti d’Étienne Tshisekedi a pu laver, dans ses dernières heures, son image auprès de ceux qui le soupçonnaient de vouloir contribuer à la déstabilisation du Président Félix Tshisekedi. Son départ, si le choix est mal fait à l’UDPS, ouvrirait un boulevard pour ceux dont la détermination et les motivations de fragiliser le pouvoir de Félix Tshisekedi demeurent.

Bien qu’en coalition, c’est bien le FCC, cette plateforme que dirige l’ex Président Joseph Kabila que demeure majoritaire au parlement. Et a donc la possibilité de prendre beaucoup d’initiatives contre ou pour le Chef de l’État.

Grevisse Tekilazaya