La semaine de l’unité des chrétiens s’est clôturée samedi 25 janvier à la Cathédrale Notre Dame du Congo dans la capitale congolaise. Elle a mis ensemble l’Église Catholique et l’Église du Christ au Congo, deux influentes confessions religieuses chrétiennes dans le pays. La première a dénoncé « le traitement ignoble et humiliant infligé injustement aux congolais de l’Est », et la seconde a évoqué la nécessité d’une « concertation nationale » permettant de répondre aux situations qui maintiennent le peuple dans la détresse.

Représentées par le Cardinal Fridolin Ambongo et le Révérend Pasteur André Bokundoa-Bo-Likabe, deux plus hauts responsables de ces Églises qui ont remis l’homme congolais au centre de leurs « exhortations. »

« C’est au nom de l’image commune de l’homme que nous partageons que les ECC, l’Archidiocèse de Kinshasa et la CENCO lève la voix, d’une part, pour dénoncer le traitement ignoble et humiliant infligé injustement à nos frères et sœurs qui sont à l’Est et d’ailleurs ; d’autre part, pour adresser une parole de réconfort à toutes ces victimes. Sur ce, personne ne pourra nous faire taire, tant que l’homme congolais ne sera traité dignement, tant qu’une partie de son pays fera l’objet de balkanisation. Comme Paul, ensemble nous disons : ne craignez pas votre souffrance aura un terme et aucune partie de votre pays ne sera bradée. On ne peut pas croire en Dieu et se taire devant la souffrance de l’homme », a rappelé le Cardinal Catholique.

Quand le Représentant Légal de l’Église du Christ au Congo a plaidé pour une mise en commun des idées, à travers une concertation nationale, pouvant répondre aux questions délicates qui menacent le pays.

« Eu égard à ce qui se dit dans le milieu socio-politique de notre pays, tout porte à croire qu’il y a des problèmes sérieux devant nous et que nous allons droit vers des affrontements inédits », a-t-il dit.

Pour conclure, « notre responsabilité de pasteur et de sentinelle pour notre peuple, nous oblige de continuer à rendre attentifs le garant de la nation et de bon fonctionnement des institutions de la République mais aussi tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, de l’urgence et de la nécessité d’une concertation nationale où toutes les couches de notre société prendront part pour examiner et proposer des réponses à toutes les questions essentielles qui ne dérangent pas seulement la paix mais maintiennent notre peuple en situation de souffrance ou de détresse. »

L’actuel pouvoir congolais, incarné par le président Félix Tshisekedi dont la prestation de serment vient de totaliser un an, se montre très proche des confessions religieuses. Ces derniers mois, il a rencontré les responsables de ces deux Églises, qui portent désormais un idéal commun après de longues années de froideur.

Tony-Antoine Dibendila