La province du Nord-Kivu, théâtre de plusieurs enlèvements et tueries depuis près de 4ans, est perçue, par les deux camps de l’opposition alignés dans la course à la présidentielle, comme un terrain où doit plutôt régner la paix. Cependant, les stratégies différentes d’un camp à l’autre.

Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe sont les premiers à fouler le sol de l’est de la RDC dans le cadre de leur campagne pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre. Ces deux leaders, qui désormais forment une même coalition « Cap pour le changement » ont été chaleureusement accueillis par la population. Cette province représente près de dix pourcent de l’électorat en RDC et c’est reconnu comme étant l’un de fief de Vital Kamerhe.

Dans leur adresse devant cette foule compacte, « Fatshivit », comme d’aucuns les surnomment, ont tour à tour encensé les qualités ainsi que les mérites de l’autre. Par ailleurs, les deux leaders ont montré la nécessité de rétablir la paix dans ce coin de la RDC.

« La priorité des priorités sera la paix durable à l’est du pays. Nous allons établir, ici, l’Etat-Major jusqu’à ce que la paix va revenir », a promis Félix Tshisekedi avant de poursuivre : « nous irons voir nos voisins et essayer de trouver un terrain d’attente parce que nous ne voulons plus perdre une vie ».

Félix Tshisekedi qui a pris la parole après Vital Kamerhe, son probable premier ministre, s’en est pris ensuite aux membres de Lamuka, coalition qui soutient la candidature de Martin Fayulu. « Ils sont incapables de dire si oui ou non nous irons aux élections le 23 décembre », a-t-il laissé entendre.

Fayulu attendu à BENI ce mercredi

Le candidat de « Lamauka » « Réveille-toi  » en français, Martin Fayulu,  avait déjà expliqué les raisons pour lesquelles il veut démarrer sa campagne dans cette partie de la RDC. C’est d’abord pour des raisons de paix. Cette présence de Fayulu intervient après plusieurs tractations avec les autorités congolaises.

D’après une observation faite par les reporters de  Radio France internationale (RFI), quelques personnes dans cette province disent attendre l’arrivée de Fayulu pour enfin faire un choix à l’opposition. Une étape qui ne se présente pas aisée pour le candidat de Lamuka. Fayulu devra alors convaincre la population d’autant que leurs prédécesseurs les ont vertement critiqués.

D’après Ève Bazaiba, porte-parole et directeur adjoint de campagne de Lamuka, le message serait bien clair. « Nous n’allons pas boycotter les élections », mais nous disons « non à la machine à voter. C’est une machine à tricher », rassure-t-elle.

Grevisse Tekilazaya