Il a fallu une élection primaire pour départager trois prétendants au poste de président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo. Membres du présidium, la plus haute instance, de l’Union sacrée de la nation, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, Modeste Bahati Lukwebo et Vital Kamereh Lwakanyingini Kingi se sont livrés une bataille, sans pareille, depuis la publication des résultats des élections générales chaotiques de décembre 2023. C’est le résultat du dernier round de la confrontation qui a eu lieu dans la soirée de ce mardi 23 avril 2024 qui a révélé le vainqueur de ce feuilleton qui n’aura que fait perdre au pays son temps précieux.

Avec 183 votes sur les 372 suffrages exprimés par les députés nationaux, élus sur les listes des partis et formations politiques membres de la coalition politique au pouvoir, c’est le rescapé du procès 100 jours qui en est sorti la tête haute. Pendant ce temps, ses challengers le surnommé Maradona à cause de ses dribbles dans la vie politique nationale et le Pépé National, connu pour avoir survécu à et traversé tout ce que ce pays a connu en termes des régimes politiques ont mordu la poussière. Ils ont obtenu successivement 63 et 113 voix, aux côtés de sept bulletins blanc.

À vrai dire, ça aura été une belle expérience démocratique que ce pays n’aurait jamais connue. Elle constitue, en même temps, une jurisprudence pour les situations avenirs où, par la force des choses, les acteurs politiques ou sociaux seraient incapable de se mettre d’accord dans la gestion de leurs ambitions. Toutefois, vu sous un autre prisme, ce semblant de jeu démocratique présenté à la face du monde, couve une grande irresponsabilité qui ne dit pas encore son nom au plus haut sommet de l’État Congolais.

Ponce Pilate ? Ou irresponsabilité inavouée ?

En effet, des sources dignes de foi révélait déjà, une incapacité notoire de la part du numéro 1 de la famille politique au pouvoir à départager ses alliés qui convoitaient un même poste. La crise qui s’est manifestée en bataille rangée, par médias et “communicateurs“ interposés, au cours des trois derniers mois, n’a fait qu’aider « le gros singe du village » à monter tellement haut dans l’arbre que tout le monde a réussi à découvrir qu’il n’y a rien en-dessous de sa grosse culotte.

Tiraillé entre le choix de la « Sainte maman Marthe nationale » qui ne jurait que par son cojeneur et les engagements politiques pris à tout de rôles avec ses alliés, sans avoir l’intention de les respecter, le Président Tshisekedi n’a pas eu d’autre choix que de jouer au Ponce Pilate. Encore qu’en son temps déjà, ce représentant de l’empereur romain Tibère en Judée, qui livra Jésus au vindicte populaire, avait révélé son incapacité à sauver une vie innocente. Heureusement pour FATSHI que son allié des premières heures s’en est tiré à bon compte.

Plus d’un observateur estiment qu’ayant promis à V.K. de lui faire jouer un rôle de premier rang, après toutes l’humiliation qu’il lui avait fait subir avec le procès 100 jours, le Chef de l’État était dans l’obligation de prendre partie et faire taire Mboso et Bahati. Surtout que les deux venaient de jouer le rôle de chefs d’institutions lors du mandat précédent.

Qu’il ait été incapable de ce décider et d’imposer sa volonté à tous, il y a lieu de s’interroger sur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo : est-il une réincarnation de Ponce Pilate ? Ou tout simplement une illustration d’une irresponsabilité inavouée ? Les incantations auxquels assistent les congolais depuis un certain moment, avec un rôle de plus en plus déterminant de la mère du Chef de l’Etat dans l’antérinerment des candidatures à presque tous les postes de responsabilité d’État doit en dire long.

La Rédaction