Ces dernières heures les tensions politiques ont monté d’un cran entre les partenaires de la coalition au pouvoir, le Front commun pour le Congo(FCC) de l’ancien président Joseph Kabila et le Cap pour le changement(CACH) de l’actuel président congolais Félix Tshisekedi. Les ténors de ces deux plateformes se sont échangé de gros mots. Les seconds accusent les premiers de les sous-estimer et les menacent d’ « exil », quand ceux-ci qualifient ces propos « d’immaturité politique » pouvant plonger le pays dans « une grave crise politique et institutionnelle. »

Un jet de mots durs qui a pour origine, l’incendie de l’effigie du président de la République à Kolwezi, une ville de sud-est du pays, par les partisans du FCC de l’ex président, qui ont agit en représailles de l’incendie de celle de leur leader quelques heures plus tôt par les militants du parti de Tshisekedi.

L’Association pour l’accès à la justice(ACAJ), une structure de défense de droits humains plus ou moins respectée et historiquement hostile à Joseph Kabila, estime que « la coalition FCC-CACH ne fonctionne plus pour le bien du peuple congolais, et recommande vivement au président de la République d’envisager la convocation des élections législatives nationales anticipées », le camp de l’ex président étant largement majoritaire dans les Assemblées nationales et provinciales, mais également au Sénat. Ce qui lui confère une influence considérable dans la marche des institutions.

Au-delà de ceci, quelques images du président congolais viennent de raviver la polémique. Alors que la veille, les propos tenus par Jean-Marc Kabund, président intérimaire de son parti Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS), sont violemment critiqués par les partenaires du FCC, Félix Tshisekedi en séjour en France visite ce mercredi un campus de startups et apparaît coiffer d’un béret de cuisine, une sorte de couvre-chef devenu un des symboles d’appartenance à l’idéologie de l’UDPS : certains y voient comme un message de soutien à la dernière prise de position de sa famille politique.

Le FCC a condamné avec « la dernière énergie les propos outranciers, provocateurs, irresponsables, diffamatoires et injurieux » du président intérimaire de l’UDPS, ce proche de Tshisekedi. Dira-t-il un mot pour ce geste, qui est loin d’être anodin ?

Tony-Antoine Dibendila