Le procès autour de la rocambolesque affaire Bukanga Lonzo s’est arrêté lundi, du moins pour la Cour constitutionnelle. L’ex-chef du gouvernement congolais Matata Ponyo et ses compères Patrice Kitebi l’ancien ministre délégué aux Finances et Christo Grobler responsable de l’entreprise AFRICOM, ne peuvent être poursuivis par la plus haute juridiction du pays, ont ainsi décidé les hauts juges. La Cour constitutionnelle s’est donc déclarée incompétente dans cette affaire.

Ils ont signifié, au regard des exceptions soulevées par les avocats de Matata Ponyo, que ce dernier ne peut être poursuivi par la Haute Cour étant donné qu’il n’est plus premier ministre. Il aurait dû être justiciable par elle que durant la période de sa fonction de premier ministre, et même pour les infractions commises en dehors de l’exercice de son mandat.

Par conséquent, le patron de la prestigieuse université Mapon joliment implantée à Kindu, devenu ex-premier ministre, est justiciable des juridictions ordinaires.

Dans le cas Matata, qui est sénateur et actuellement en manque des immunités, la Cour de cassation peut donc être saisie. Un possible verdict lourd… légèrement repoussé donc.

Pour ses avocats, dont l’un son nom est très connu dans les milieux politiques, Jacquemin Shabani, la Cour constitutionnelle s’est montrée à « la hauteur » de ses responsabilités, et que les trois prévenus poursuivis dans un même dossier, ont été victimes d’un faux pas du Ministère public, l’État congolais.

Certain, les notes seront revues et l’action judiciaire réorientée vers « les juridictions compétentes ». Mais une question importante reste suspendue, pourquoi le collectif d’avocats du sénateur et ancien premier ministre Matata Ponyo, un économiste chevronné dont ses proches présentent comme un gestionnaire de référence, a opté pour une stratégie tendant à le faire éviter le fond du dossier ?

Accusée de détournement de centaines de millions de dollars, dans le contexte d’un projet vital pour les plus démunis de congolais, surtout que la disette reste un sujet d’actualité dans ce vaste pays d’Afrique centrale, une personnalité de ce rang pourrait-elle choisir de se soustraire du fond de la question, refuserait-elle de s’expliquer ? De questions pleuvent, de théories également, seule la vérité judiciaire est attendue.

Tony-Antoine Dibendila