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17 mai : Félix Tshisekedi vient de donner un nouvel entendement à cette date

17 mai : Félix Tshisekedi vient de donner un nouvel entendement à cette date

Le 17 mai rappelle l’entrée de l’AFDL, cette rébellion congolo-rwandaise qui a chassé Mobutu(le dictateur congolais) de pouvoir en 1997, régnant 32 ans durant à la tête du Congo, mais également le sacrifice du soldat congolais. En ce 2019, Félix Tshisekedi met l’accent sur le deuxième aspect de cette date.

Le 17 mai 1997 au matin, Kinshasa se voit envahit par les troupes de Laurent-Désiré Kabila, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo(AFDL). Elle accueille chaleureusement « les libérateurs » qui venaient de mettre un terme aux trois décennies de règne du roi du Zaïre(ancienne appellation de la RDC). Affaibli par une longue maladie et délaissé par la plupart de ses alliés, surtout occidentaux, Mobutu s’en va en exil. Il mourra quelques mois plus tard au Maroc, il y est enterré.

M’zee (le vieux, surnom de Kabila père) prend le pouvoir et institue le 17 mai comme la date de la libération du Congo, désormais chômée et payée. Son fils le remplace en 2001 après son assassinat. La date est préservée, symbolisée par, entre autres, des marches et autres festivités en l’honneur de « la révolution ».

2019, un vendredi, Felix Tshisekedi connait son premier 17 mai. Une cérémonie d’un autre genre est organisée : les hommages au soldat congolais. En effet, elle éclipse les honneurs rendus à « la libération ».

En présence des autorités, autres invités et une foule de curieux, le président congolais s’est incliné devant le mémorial du soldat congolais qui rappelle le sacrifice de ce dernier, depuis 1885 à nos jours, mort ou vivant. Ce soldat qui se débat pour la défense de l’intégrité d’un territoire régulièrement en proie aux attaques de groupes armés à l’est, comme le rappelle l’aumônier des Forces armées congolaises dans sa courte allocution. Une cérémonie qui martèle ainsi le rôle du soldat dans la mémoire collective des Congolais.

La préférence de Tshisekedi fils n’est pas anodine. Longtemps son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (l’UDPS), a boudé la date dédiée à l’AFDL. De son vivant, Étienne Tshisekedi, le défunt leader de ce parti n’a cessé de taquiner l’ex rébellion : « après 32 ans de dictature, l’AFDL, un conglomérat d’aventuriers de l’avis même de leur chef, a plongé le pays dans une guerre qui continue dans sa partie orientale », disait-il à Kinshasa au cours d’un meeting tenu en 2011.

Et pas très longtemps, l’actuel secrétaire général de l’UDPS et premier vice-président de l’Assemblée nationale a souligné que « l’AFDL n’a pas été une force libératrice ». Conviction du parti donc.

Et pour tout couronné, la cérémonie présidée par Felix Tshisekedi n’a fait aucune référence à l’entrée de l’AFDL. Les officiers retraités de 2003, 267 en tout, ont eux bénéficié des allocations de fin de carrière remises, symboliquement, par le président congolais lui-même. Le 17 mai vient d’avoir un nouvel entendement politique.

 

Tony-Antoine Dibendila

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