Le bureau provisoire du Senat a procédé à l’audition des candidats aux différents postes bureau définitif ce mercredi 24 juillet au parlement congolais. Devant les sénateurs, les élus des élus, qui sont censés voter au nom du peuple, ces candidats se sont exprimés. Au cœur des discours entendus, la bataille pour l’occupation de la première vice-présidence de cette chambre du Parlement s’est longtemps attardé autours des sanctions internationales qui pèsent sur les candidats du Front commun pour le Congo(FCC), plateforme de l’ancien président Joseph Kabila.

L’ex-premier ministre Samy Badibanga, candidat indépendant à la vice-présidence de cette chambre du Parlement et principal adversaire du candidat FCC Évariste Boshab, considère dans son audition que l’élection au sénat « va de la crédibilité internationale du pays ».

Il dit vouloir agir, une fois élu, « en toute responsabilité en nouant de contacts permanents avec le monde international… ».

Détaillant ensuite sa vision de la diplomatie parlementaire : « il nous faudra utiliser toutes nos capacités institutionnelles, politiques et diplomatiques pour renforcer notre souveraineté et développer nos relations internationales. Les défis que nous devons relever sont importants, nous souvenons-nous encore de Sénèque sénateur de Rome, ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile ».

Tout juste après Badibanga, l’ex-ministre de l’intérieur et proche de Joseph Kabila, Évariste Boshab, sous sanctions européennes et américaines, n’est pas allé du dos de la cuillère.

« Ces sanctions iniques peuvent-elles bloquer le fonctionnement d’une haute chambre comme la nôtre, la réponse est négative. Parce que la diplomatie parlementaire est menée par le président du sénat, les autres membres du bureau et l’ensemble de sénateurs jouant par moment ce rôle », souhaitait-il éclaircir.

Et d’évoquer le côté imparfait de l’humain : « l’ancien président du sénat León Kengo Wa Dondo disait toujours que ceux qui prétendent avoir les mains propres n’ont jamais travaillé (…) Car dans le travail non pas seulement la sueur du front peut salir vos habits mais aussi on peut involontairement être éclaboussé… »

Et de conclure, « on est souvent condamné sans avoir été jugé. Notre chambre a-t-elle besoin des hommes parfaits, malheureusement ceux-là n’existent pas dans cette vallée des larmes, ils peuplent plutôt les cimetières ».

Tony-Antoine Dibendila