Médecin sans frontières France soutient l’introduction d’un deuxième vaccin, en vue de lutter efficacement contre la maladie à virus Ebola qui frappe depuis 14 mois, l’est de la République démocratique du Congo. Son chargé de mission Urgence dans le pays l’a dit au cours d’une conférence de presse tenue mardi 15 octobre. L’épidémie a fait plus de 2000 décès, et connait ces derniers jours une accalmie, le nombre de guérisons étant en hausse. Le comité de riposte souhaite introduire un deuxième vaccin.

Un choix désapprouvé par certains experts, et qui a fait l’objet de rejet par le docteur Oly Ilunga, ex-ministre de la santé, qui estime que l’introduction de cet autre vaccin peut augmenter le risque de contamination en créant de la confusion. Sauf que le docteur Muyembe qui dirige actuellement le comité mixte de riposte, sous coordination de la présidence de la République, soutient l’introduction. Même posture pour MSF.

« L’épidémie connaît une accalmie mais n’est pas finie. Plus un grand nombre de personnes est vacciné, plus la population est protégée. Ainsi, on pourra prévenir un éventuel retour de la maladie. Le vaccin Johnson & Johnson qui se fait en deux injections propose d’avoir une immunité plus large que le vaccin proposé par Merck, c’est-à-dire que Johnson & Johnson protège contre d’autres souches de la maladie à virus Ebola, et puis protège aussi contre d’autres fièvres hémorragiques », a tenu éclaircir Tristan Le Lonquer, Chef de mission Urgence Nord-Kivu pour MSF/France.

Seulement le vaccin du fabricant américain Johnson & Johnson, qui devra être utilisé dès début novembre, a été jugé porteur des « effets indésirables graves présumés inattendus (SUSAR) » par le protocole de vaccination établi par un Consortium d’experts qui l’a étudié, au mois de mai. Ce que rejette le docteur Muyembe qui a mené notamment des investigations sur ce vaccin.

Tony-Antoine Dibendila