Avant son arrestation en 2009, il ne les cachait plus. L’avocat et ex-détenu révélait ses ambitions présidentielles. Cette fois-ci, c’est certainement contre Félix Tshisekedi qu’il compte se mesurer, lui qui après sa libération est devenu l’un des ennemis déclarés du nouveau Président congolais. Ce jeudi 25 juillet, sans ambages, il promet « d’accéder à l’autorité de l’État à l’horizon 2023 ».

Après sa libération dont l’effectivité est attribuée au nouveau Président congolais, grâce notamment à la décrispation politique souhaitée par l’Accord de la Saint Sylvestre, le juriste a pris une posture grincheuse contre Tshisekedi. Officiellement c’est le rapprochement entre ce dernier et l’ancien président Kabila qui le répugne, mais aussi ce qu’il appelle parfois le choix de « la jouissance personnelle » qu’aurait opté Tshisekedi fils en lieu et place du « combat de la démocratie et le progrès social » longtemps mené.

Attitude que certains ont du mal à comprendre d’un incarcéré oublié par l’amnistie de l’ancien pouvoir et remis en liberté, une décennie plus tard, par le successeur. « Peut-être il est soucieux de survivre médiatiquement », relativise un pro Tshisekedi.

Ces jours-ci toutes fois, le juriste accusé d’insurrection par le pouvoir Kabila et mis aux arrêts par la suite, ne cesse de renvoyer à 2023, année de l’organisation des élections générales dans le pays. Annonçant donc sa participation, certainement à la Présidentielle.

« Y a un temps pour tout. Et le temps pour nous qui sommes conscients de la déconfiture de notre société de préparer une solution sérieuse. Il faut accéder à l’autorité de l’État, le mécanisme approprié de solution aux problèmes de nos populations. Changer ce Congo. Horizon 2023 », a tweeté Firmin Yangambi.

Approché, un de ses pourfendeurs membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS), parti de Tshisekedi, ironise : « où trouvera-t-il les moyens de battre campagne ? Déjà survivre dans les médias lui pose problème, twitter est devenu son dernier rempart et la haine, son unique argument. Qu’il commence par faire appel aux médias, les vrais. Aux journalistes ».

Me Firmin Yangambi était une des voix critiques à l’encontre de Joseph Kabila. Arrêté en septembre 2009 à Kisangani, une ville du nord-est de la RDC, par les autorités de l’époque, a été accusé de tentative d’insurrection. Il l’a toujours réfuté. Un de ses coaccusés a été libéré en 2014 grâce à une amnistie, lui n’a pu être relaxé alors qu’il en était bénéficiaire. Ce n’est qu’en mars 2019 qu’il a quitté sa cellule du Centre pénitencier de Kinshasa.

Tony-Antoine Dibendila